Ouvrir un second contrat d'assurance vie, voire un troisième, n'a rien de superflu. Bien au contraire ! Cette stratégie, plus que jamais d'actualité, permet d’anticiper de nombreuses situations et d’optimiser, entre autres, l'épargne investie.
Pour tirer profit de la nouvelle fiscalité
Avec l'instauration de la flat tax, autrement dit de la fiscalité désormais applicable aux gains engrangés sur un contrat d'assurance vie, une opportunité nouvelle s'est créée… Laquelle ? Celle de pouvoir placer, en plus de votre épargne de long terme, des capitaux en attente de réemploi (achat/vente d'un bien immobilier…), à court/moyen terme.
A noter que, depuis le 27 septembre 2017, les gains issus des versements effectués ne sont plus taxés de façon dégressive selon la date d'ouverture du contrat1, mais de façon identique au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 12,8%, auxquels s'ajoutent les 17,2% de prélèvements sociaux, soit 30% au total2.
Précision importante : au-delà des 8 ans du contrat, les abattements applicables chaque année sur les intérêts (4 600 euros pour une personne seule et 9 200 euros pour un couple soumis à imposition commune) sont parfaitement préservés.
Dans ces conditions, ouvrir un second contrat permet de répartir vos investissements : vous réservez ainsi un contrat à la valorisation de votre épargne de long terme et dédiez en parallèle un second contrat à votre épargne de court/moyen terme.
Pour compartimenter vos versements avant et après 70 ans
Souscrire une assurance vie après 70 ans pour y abriter l'épargne que l'on compte encore faire fructifier peut s'avérer intéressant selon les cas, pour qui souhaite profiter au mieux de la fiscalité avantageuse de l'assurance vie.
Les primes versées à partir de 70 ans sont en effet soumises aux droits de succession en cas de décès. Mais vous disposez d'un abattement de 30 500 euros sur les primes versées, pour l'ensemble des bénéficiaires, tous contrats confondus (article 757 B du CGI). Les intérêts et plus-values capitalisés des versements effectués après vos 70 ans sont exonérés de droits de succession mais sont soumis aux prélèvements sociaux.
Vous pouvez ainsi mettre en place une stratégie de diversification pour répondre à des objectifs de placement à plus long terme, plus dynamique et rémunérateur en contrepartie d'une certaine prise de risque. L'investissement sur les supports en unités de compte présente un risque de perte en capital3.
En dissociant vos versements réalisés sur un contrat d'assurance vie avant 70 ans d'une part, et ceux réalisés sur un second contrat d'assurance vie après 70 ans d'autre part, vous compartimentez vos versements, de façon à faciliter un suivi plus clair des gains et de la fiscalité en cas de décès.
Pour instaurer une vraie confidentialité
Bien qu'elle soit en principe rédigée de façon à ne laisser place à aucune ambiguïté, la clause bénéficiaire d'un contrat d'assurance vie manque parfois de précisions. C'est notamment le cas lorsqu'elle désigne différents bénéficiaires, avec ou sans lien de parenté entre eux.
Pour "éviter les contestations" et préserver une vraie confidentialité, il est ainsi possible d'ouvrir un contrat par bénéficiaire. Cette stratégie a un double intérêt : elle permet d'ajuster au plus près les montants que vous souhaitez transmettre respectivement à chacun ; mais elle laisse également la possibilité à un bénéficiaire désigné sur plusieurs contrats de choisir librement d'accepter les capitaux décès d'un contrat et/ou de renoncer à d'autres au profit des bénéficiaires de second rang.
Pour gérer au mieux votre épargne
Un second, voire un troisième contrat d'assurance vie, permet de compartimenter vos avoirs en fonction de vos différents objectifs : valorisation d'une épargne de précaution, d'une épargne destinée à être transmise…
Cela vous permet aussi d'adopter clairement deux modes de gestion totalement différents : libre d'une part et profilée en fonction de votre sensibilité à la prise de risque d'autre part.
Pour vous réserver la possibilité d'un nantissement
C'est une possibilité dont on parle peu et qui présente pourtant un réel intérêt : nantir tout ou partie de l'épargne d'un contrat d'assurance vie permet, avec l'accord de l'organisme prêteur, d'éviter le coût d'une prise de garantie hypothécaire ou d'un organisme de caution, mais aussi, éventuellement, de se dispenser de la souscription d'une assurance emprunteur. Pour cela, il est préférable de disposer d'au moins deux contrats d'assurance vie, sachant que lorsque le premier est nanti, le second peut être géré sans aucune contrainte.
1. Les prélèvements forfaitaires libératoires de 35% ou de 15%, soit 52,2% et 32,2% respectivement avec les prélèvements sociaux, restent en vigueur pour les versements effectués avant le 27 septembre 2017.
2. Les intérêts peuvent être soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu, sur option expresse qui vaut alors pour l’ensemble des revenus du foyer inclus dans le champ du PFU.
3. L'investissement sur des supports en unités de compte présente un risque de perte en capital. Il n'est pas garanti, mais est sujet à des fluctuations, à la hausse ou à la baisse, dépendant en particulier de l'évolution des marchés financiers.
Document à visée informative à jour au 01/09/2018.